{"id":415,"date":"2020-03-04T17:01:43","date_gmt":"2020-03-04T16:01:43","guid":{"rendered":"https:\/\/revelezh.infocomlannion.fr\/static\/?p=415"},"modified":"2020-03-19T16:57:56","modified_gmt":"2020-03-19T15:57:56","slug":"breton-et-sexualite-pas-quun-histoire-de-tabous","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/revelezh.infocomlannion.fr\/static\/2020\/03\/04\/breton-et-sexualite-pas-quun-histoire-de-tabous\/","title":{"rendered":"Breton et sexualit\u00e9 : pas qu’une histoire de tabous"},"content":{"rendered":"\t\t
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Quand il s’agit de parler de sexualit\u00e9, un clich\u00e9 veut que la langue bretonne soit taboue, voire puritaine. Si cette absence de mots s\u2019explique par une culture pudique, ce n\u2019est pas pour autant qu’ils n’existent pas : le temps ou l’interdiction du breton ont pu les perdre. De la lib\u00e9ration sexuelle des ann\u00e9es 1960 \u00e0 aujourd\u2019hui, dessinateurs, r\u00e9alisateurs ou com\u00e9diens ont voulu se les r\u00e9approprier.<\/strong><\/p><\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t<\/section>\n\t\t\t\t

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\u00ab\u00a0Tout se<\/i>mble se passer comme si la Bretagne \u00e9tait un no man\u2019s land sexuel, alors que la r\u00e9putation du Fran\u00e7ais, aussi moyen soit-il, est d\u2019\u00eatre une \u00e9p\u00e9e au jeu de l\u2019escrime amoureuse\u00a0\u00bb<\/i>\u00a0. Par son avant-propos dans son\u00a0Petit dico \u00e9rotique du breton<\/strong>,\u00a0<\/i>Martial M\u00e9nard, linguiste en langue bretonne d\u00e9c\u00e9d\u00e9 en 2016, donne de la voix \u00e0 une question souvent peu pos\u00e9e. Ne manquerait-il pas des mots pour parler de sexualit\u00e9 en breton ? Les repr\u00e9sentations historiques de la soci\u00e9t\u00e9 bretonne donnent l\u2019image d\u2019un peuple paysan et rude, et Martial M\u00e9nard ne le d\u00e9ment pas : \u00ab\u00a0Les Bretons\u00a0\u00bb<\/i>, \u00e9crit-il, \u00ab\u00a0c\u2019est le moins que l\u2019on puisse dire \u2013 ne portent pas la r\u00e9putation d\u2019un peuple paillard\u00a0\u00bb<\/i>.\u00a0<\/p>

C\u2019est aussi la question que s\u2019est pos\u00e9 Roland Th\u00e9pot dans son\u00a0documentaire<\/a>\u00a0de 2011 dont le titre \u2013\u00a0Breizh Erotik<\/em><\/strong> \u2013 ne se veut pas aussi provocant qu\u2019il en a l\u2019air : \u00ab\u00a0Il a vu que la soci\u00e9t\u00e9 bretonne \u00e9tait un peu coinc\u00e9e sur la sexualit\u00e9\u00a0\u00bb<\/em>, raconte Goulwena Le Henaff, com\u00e9dienne et pr\u00e9sentatrice d\u2019\u00e9missions en breton sur\u00a0France 3<\/i> qui a pr\u00eat\u00e9 sa voix au documentaire.<\/p>

Yann Herle Gourves, qui travaille avec Goulwena, est plus nuanc\u00e9 : \u00ab\u00a0Je ne g\u00e9n\u00e9raliserai pas cela \u00e0 la langue bretonne. Ceux qui d\u00e9fendent la langue bretonne, je les trouve un peu trop pudiques, contrairement \u00e0 ceux qui ont h\u00e9rit\u00e9 de cette langue parce que c\u2019est celle de chez eux\u00a0\u00bb<\/i>. \u00ab\u00a0Il ne faut pas se fier aux apparences\u00a0\u00bb<\/em>, rajoute Olier Ar Mogn, directeur scientifique \u00e0 l’Office public de la langue bretonne.\u00a0<\/p><\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t

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Goulwena Le Henaff et Yann Herle Gourves, en tournage \u00e0 Perros-Guirec pour leur \u00e9mission en breton sur France 3.<\/figcaption>\n\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t<\/figure>\n\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t
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Derri\u00e8re les tabous, les m\u00e9taphores et les images\u00a0<\/b><\/h4>

Ce rapport pudique au corps et aux autres n\u2019est pas sans cons\u00e9quence sur la langue : \u00ab\u00a0Pour en parler, c\u2019est vrai qu\u2019il n\u2019y a pas grand-chose : il y a des chansons grivoises avec des choses un peu grasses, mais \u00e7a existe tr\u00e8s peu dans la litt\u00e9rature\u00a0\u00bb<\/i>, regrette Goulwena. \u00ab\u00a0Aozha\u00f1 krampouezh\u00a0\u00bb<\/strong>\u00a0– \u00ab\u00a0faire des cr\u00eapes\u00a0\u00bb –<\/em>, sous-entendu \u00ab\u00a0faire l’amour\u00a0\u00bb, en est un exemple. Pour parler de sexualit\u00e9, il semble que le breton ait d\u00fb d\u00e9passer les mots.\u00a0<\/p>

Pour Vincent Dubois, biblioth\u00e9caire \u00e0 la maison de la culture bretonne Ti Ar Vro \u00e0 Cavan, c\u2019est un langage \u00ab\u00a0beaucoup plus po\u00e9tique, qui fait appel \u00e0 des images, des p\u00e9riphrases, m\u00eame si le vocabulaire n\u2019est pas aussi riche\u00a0\u00bb<\/i>, conc\u00e8de-t-il, \u00e0 l’image du titre d’un autre dictionnaire de Martial M\u00e9nard,\u00a0Alc’hwez bras ar baradoz vihan<\/strong>\u00a0–\u00a0La grande cl\u00e9 du petit paradis<\/em>. En faisant appel \u00e0 des \u00e9l\u00e9ments parfois tr\u00e8s prosa\u00efques du paysage breton on pourrait voir-l\u00e0 une nouvelle forme de pudeur.\u00a0<\/p>

Pour Goulwena, \u00ab\u00a0c\u2019est peut-\u00eatre plus facile car \u00e7a met une distance, mais il n\u2019y a pas d\u2019implication personnelle\u00a0\u00bb<\/i>. Olier Ar Mogn pr\u00e9cise quant \u00e0 lui que ce n’est \u00ab\u00a0pas que le propre de la langue bretonne\u00a0\u00bb<\/em>, et que l’on peut retrouver ces proc\u00e9d\u00e9 imag\u00e9s en gallois ou en fran\u00e7ais populaire.\u00a0<\/p><\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t

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