Un cliché voudrait que la société bretonne soit rétive à la sexualité. Peu importe, nous avons voulu nous en affranchir pour affirmer que la Bretagne est aussi une terre à l’actualité “chaude” et qu’il y a matière à travail journalistique. Au point d’en faire le nom de notre média, devenu éponyme : Revelezh – Sexualité en breton.
La sexualité est par essence paradoxale : s’il n’est pas évident d’évoquer la sienne, elle est aussi traversée par de nombreuses idées qui semblent aller de soi. Nous avons voulu lutter contre ces évidences, en partant du principe qu’il n’existe pas une, mais des sexualités. Car, de nombreux travaux de recherche l’ont montré, l’acte de reproduction et le terme de sexualité en lui-même renferment des réalités multiples, à la fois sociales, culturelles, politiques, scientifiques ou historiques. Réduire la sexualité à un aspect biologique et à l’acte de fécondation entre un homme et une femme, c’est mettre de côté les orientations, les pratiques, les construction identitaires, genrées et sexuelles. Autant de réalités que nous avons voulu mettre à nu à travers plusieurs prismes.
La sexualité, c’est la découverte de soi-même, l’émancipation individuelle, mais ce sont aussi des non-dits, des souffrances, des douleurs, des blessures invisibles. C’est pourquoi nous avons souhaité donner une voix aux femmes victimes de violences sexuelles ou obstétricales, et évoquer les questions de contraception dans notre ligne éditoriale.
Au fil de nos articles et tout au long du processus de création éditoriale, nous suggérons qu’il n’existe pas une seule manière de vivre sa sexualité. Tout l’enjeu de notre média est finalement de déconstruire ces idées préconçues, les a priori sur les pratiques des uns ou la façon d’envisager la sexualité des autres. Au travers du journal papier de Revelezh mais aussi sur son site web, vous découvrirez le résultat de cinq semaines de reportages, d’enquêtes, de découvertes et de questionnements sur le territoire de Lannion et au-delà.
La rédaction