Le métier de sexologue n’est pas réglementé en France. Il est néanmoins nécessaire de savoir vers qui se tourner lorsque l’on souhaite consulter un spécialiste.
“Sexologie, nf : Étude de la sexualité et de ses troubles.” La définition du Larousse, bien que succincte, laisse entrevoir le large champ d’actions possibles pour un sexologue. Problèmes de communication, difficultés érectiles, troubles du désir, tabous, éjaculation précoce etc …Les raisons peuvent être nombreuses pour se tourner vers un professionnel spécialiste des questions de sexualité. Il est alors d’autant plus important de savoir à qui on s’adresse. Pourtant, ce métier n’est aujourd’hui pas encadré en France. “Tout le monde peut s’autoproclamer sexologue. Il suffit de mettre une plaque devant sa porte”, explique Mathieu Tison, sexologue basé à Lannion.
Pour ce professionnel exerçant depuis 7 ans, cette absence de réglementation vient d’un manque d’efforts collectifs de la part des syndicats et des professionnels pour faire encadrer la pratique. Il n’existe en effet à ce jour aucun ordre des sexologues. Cette situation pourrait être amené à évoluer. Pour Virginie Clarenc, sexologue exerçant à Plestin-les-Grèves “il y a une volonté commune de créer un ordre professionnel, mettre en place un cadre”.
Une profession aux contours mal définis
Le danger pour les patients est de se tourner vers une personne sans qualification, et suivre des indications au mieux inefficaces aux pires néfastes. Pour Mathieu Tison, le risque reste mineur : “Très honnêtement je n’ai jamais vu de dérive, c’est rarissime.” Comme le souligne Virginie Clarenc, l’ampleur du problème est très difficile à évaluer. Pour elle, le principal danger de ce manque d’encadrement sont les différentes formations privées existantes, dont la qualité est variable. “Dans le privé, à partir du moment où vous payez la formation, vous avez le diplôme à la fin”. Mêmes si tous ces enseignements ne sont pas inefficaces, pour Virginie Clarenc, une chose est sûre : “les formations à distances ne valent rien”.
Difficile de faire la distinction entre la profession de sexologue et celle de sexothérapeute. Pour Virginie Clarenc, la différence ne pourra pas être clairement établie tant qu’il n’y aura pas de cadre légal. Pour Mathieu Tison, le constat est le même. “A partir du moment où la profession est déréglementée, que l’on donne un nom ou un autre c’est la même chose”. Pourtant, la différence existe belle et bien du point de vue du diplôme.
L’importance de la formation
La formation est un des critères pour déterminer la fiabilité d’un sexologue. La professionnelle basée à Plestin les Grèves le conseille clairement : “Il faut consulter le site web de la personne, et si les études ne sont pas mentionnées, ne pas hésiter à demander.” Les deux cursus publiques existants étant le Diplôme Inter-Universitaire de Sexologie (reconnu par le conseil de l’Ordre des médecins) et le Diplôme Inter-Universitaire Etude de la Sexualité Humaine. Ces deux parcours, réalisables en trois ans, sont la garantie la plus fiable de la compétence des praticiens. On préférera alors la dénomination de sexologue à celle de sexothérapeute pour désigner un professionnel qualifié par ces formations universitaires.
Ouverts aux médecins mais également aux professionnels de santé (infirmiers, psychologues, sages femmes etc…), ces parcours délivrent une formation complémentaire en sexologie. Le statut de sexologue ne permet donc pas de prescrire des médicaments ou de faire des ordonnances. “C’est pour cela que l’on travaille avec d’autres professionnels de la santé, et que l’on peut rediriger nos patients”, ajoute Virginie Clarenc.